INTRODUCTION

L’insuffisance cardiaque est une pathologie dans laquelle le muscle cardiaque est affaibli et n’est plus capable de pomper efficacement le sang.

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En France, l’insuffisance cardiaque toucherait 2,3 % de la population française adulte et 10 % des personnes de plus de 70 ans, soit plus d’un million de personnes.

carte et texte

Définition

Le cœur est un muscle qui apporte aux organes du sang riche en oxygène et en substances nutritives nécessaires à leur bon fonctionnement. À l’effort, le cœur s’adapte en augmentant sa fréquence de contraction et le débit d’éjection du sang.

Le terme « insuffisance cardiaque » ne signifie pas que votre cœur a arrêté de pomper, mais plutôt que votre muscle cardiaque n’est plus capable de pomper de façon efficace ou suffisante le sang pour répondre aux besoins de votre corps.

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Autrement dit, l’insuffisance cardiaque consiste en une incapacité du muscle cardiaque à assurer un débit de sang suffisant pour couvrir les besoins du corps en oxygène, d’abord en cas d’effort lorsque la demande est accrue puis même au repos.

cœur

Le cœur se compose de 4 cavités (A, B, C, D) qui pompent le 
sang dans tout le corps :

 

A. L’oreillette droite reçoit le sang en provenance des organes et des tissus
B. Le ventricule droit envoie le sang vers les poumons
C. L’oreillette gauche reçoit le sang rempli d’oxygène en provenance des poumons
D. Le ventricule gauche propulse le sang dans l’ensemble du corps, à travers l’aorte

 

Les 4 valves (1, 2, 3, 4) permettent au sang de circuler dans une seule direction.

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La fraction d’éjection ventriculaire gauche (FEVG) correspond au pourcentage de sang que le ventricule gauche est capable d’éjecter à chaque battement vers l’ensemble du corps. 

La FEVG permet de définir le type d’insuffisance cardiaque, il en existe 3 types : 

  • Insuffisance cardiaque à fraction d’éjection préservée : FEVG ≥ 50% ;
  • Insuffisance cardiaque à fraction d’éjection modérément réduite : FEVG : 40-49 % ;
  • Insuffisance cardiaque à fraction d’éjection altérée (ou réduite) : FEVG < 40 %.

Causes et facteurs de risque

L’insuffisance cardiaque n’est pas une maladie uniquement de la personne âgée.

L’insuffisance cardiaque compte plusieurs causes et facteurs de risque sous-jacents. Les facteurs qui augmentent le risque d’insuffisance cardiaque chronique sont ceux qui favorisent le développement de certaines maladies, en particulier les maladies cardiovasculaires. 

 

Par exemple :

Mais aussi l’hyperthyroïdie non traitée, l’anémie sévère et l’apnée obstructive du sommeil. 

artere ins. cardiaque

Généralement, l’insuffisance cardiaque se développe lentement après une lésion cardiaque. Il n’existe pas de cause unique, et il arrive parfois qu’on en ignore les causes.
La cause la plus fréquente de l’insuffisance cardiaque est un muscle cardiaque endommagé par une crise cardiaque (infarctus du myocarde).

La deuxième cause la plus fréquente est une pression artérielle trop élevée (hypertension artérielle). Si elle n’est ni diagnostiquée, ni traitée pendant une longue période, l’hypertension artérielle peut entraîner une insuffisance cardiaque. Il est donc important de mesurer et contrôler régulièrement votre pression artérielle.

L’insuffisance cardiaque peut aussi être provoquée par d’autres causes moins fréquentes, comme :

  • une maladie des valves cardiaques (mauvais fonctionnement de valves cardiaques rétrécies ou perméables) ;
  • une infection cardiaque (endocardite) ;
  • une maladie cardiaque congénitale ;
  • une infection qui provoque une inflammation du muscle cardiaque (myocardite).

Symptômes

L’insuffisance cardiaque est une pathologie dont l’aggravation est progressive. Au début, vous pouvez ne ressentir aucun symptôme mais, avec le temps, votre cœur va perdre progressivement son rôle de pompe et vous allez commencer à ressentir plusieurs symptômes, d’abord à l’effort, puis au repos.
 
Au début, le cœur tente de s’adapter à la perte de sa force de contraction en accélérant ses battements (augmentation de la fréquence cardiaque), puis il augmente de volume (épaississement des parois ou dilatation des cavités cardiaques). Ce surcroît de travail pour le cœur finit par aggraver l’insuffisance cardiaque.

Symptômes

Aggravation progressive

Aggravation progressive
  1. Augmentation de la fréquence cardiaque
courbe cardio
  1. Augmentation du volume cardiaque
coeur
coeur
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Connaître les signes d’aggravation de l’insuffisance cardiaque est primordial pour permettre une prise en charge précoce et éviter l’hospitalisation.
Les manifestations suivantes doivent vous alerter et vous amener à consulter rapidement votre médecin traitant ou cardiologue :

essouflement

Essoufflement inhabituel, 
surtout en position couchée

cheville gonflement

Gonflement des chevilles, des pieds, des jambes (œdèmes des membres inférieurs)

obese

Gain de poids soudain de plus de 1,5 kg en 1 ou 2 jours, ou de 2,5 kg en 1 semaine (lié aux œdèmes)

toux

Toux ou symptômes de rhume 
qui dure plus d’une semaine

fatigue

Fatigue, perte d’énergie 
et épuisement extrême

ventre gonflement

Abdomen gonflé et douloureux 
avec perte d’appétit

sommeil

Difficulté à s’endormir à cause
de problèmes de congestion
respiratoire

palpitations

Palpitations, accélération 
du rythme cardiaque

appetit anorexie

Perte d’appétit, anorexie, dépression sont des signes qui peuvent être présents chez la personne âgée et passer inaperçus

EN RÉSUMÉ, RETENEZ L’ACRONYME EPOF :

essouflement

Essoufflement

Prise de poids

Prise de poids

Œdèmes

Œdèmes

Fatigue

Fatigue

Attention aux symptômes trompeurs chez les personnes âgées
Chez les personnes très âgées, les symptômes de l’insuffisance cardiaque peuvent être particuliers. Outre la fatigue, elles peuvent présenter des troubles du comportement, de la confusion, de la désorientation, des mains et des pieds froids, des chutes, voire une prise de poids rapide. Ces symptômes sont peu évocateurs d’un problème cardiaque, ce qui peut retarder le diagnostic d’insuffisance cardiaque.

Vous entendrez peut-être par le personnel médical que vous êtes en classe II, classe III ou classe IV. Il s’agit de la classification de la New-York Heart Association (NYHA) qui permet d’apprécier la sévérité et le stade fonctionnel de votre insuffisance cardiaque : 

Diagnostic

Diagnostic

En présence de symptômes évocateurs (fatigue, essoufflement, œdèmes, etc.), un bilan est nécessaire. Le bilan médical (comprenant un interrogatoire minutieux, un examen clinique complet, des examens paracliniques) permet au médecin de confirmer l’insuffisance cardiaque, d’en évaluer la gravité et d’en rechercher la cause (séquelles d’infarctus du myocarde, hypertension artérielle (HTA), maladie des valves cardiaques, maladie du muscle cardiaque, etc.). Seul votre médecin peut vous dire si vous souffrez d’insuffisance cardiaque et vous indiquer le stade d’évolution de la pathologie. Votre médecin examinera vos antécédents médicaux, notamment vos maladies antérieures et actuelles, vos antécédents familiaux et votre mode de vie. Dans le cadre de votre examen clinique, le médecin vérifiera votre cœur, vos poumons, votre abdomen et vos jambes pour voir s’il y a des signes d’insuffisance cardiaque. Il pourra alors prescrire un ou plusieurs des examens suivants en première intention :

analyse de sang

Des analyses de sang de routine : principalement, le dosage des peptides natriurétiques (BNP et NTproBNP) aide à faire le diagnostic de l’insuffisance cardiaque. Leur dosage peut être demandé régulièrement par votre médecin lors des consultations de suivi pour ajuster votre traitement. D’autres examens biologiques peuvent également être faits pour évaluer votre état de santé général et le retentissement de l’insuffisance cardiaque sur des organes sensibles comme le rein ou le foie (bilan rénal, ionogramme sanguin, bilan hépatique, hémogramme, etc.).

Un électrocardiogramme (ECG) : Cet examen consiste à mesurer l’activité électrique du cœur. Il n’est pas invasif et n’entraîne aucune douleur. Il permet de détecter les arythmies cardiaques (troubles du rythme cardiaque) et peut être pratiqué au repos ou pendant un effort.

electrocardiogramme
analyse de sang

Une radiographie thoracique : La silhouette du cœur visible sur la radiographie informe de son état (de son volume, par exemple) et aussi d’éventuelles causes de son dysfonctionnement. De plus, ce test permet de vérifier l’absence de liquide dans les poumons.

Une échographie du cœur :  cet examen visuel du cœur permet de vérifier son état : l’existence d’une malformation, la taille des ventricules, l’état des valves du cœur, les traces d’un ancien infarctus, etc.

echographie

En fonction des résultats de ces premiers examens, votre médecin pourra être amené à vous proposer d’autres examens complémentaires, notamment :

angiographie

Une angiographie coronaire ou coronarographie :  c’est un examen réalisé avec un produit de contraste qui vise à détecter des anomalies des coronaires. L’intervention prévoit l’insertion d’un cathéter (mince tube flexible) dans un vaisseau sanguin de la région de l’aine ou du bras pour le guider jusqu’au cœur.

Une épreuve d’effort : Un électrocardiogramme (ECG) d’effort, ou épreuve d’effort, enregistre la réaction de votre cœur au cours d’un exercice physique soutenu, habituellement en marchant sur un tapis roulant. Il sert à mesurer l’activité électrique du cœur, la pression artérielle et le rythme cardiaque.

epreuve d'effort
IRM cardiaque

Une IRM cardiaque : cet examen permet une analyse détaillée des anomalies structurelles du cœur. C’est un examen indolore, qui se fait avec un radiologue ou un cardiologue, mais c’est un examen un peu long (30 minutes à une heure). Les contre-indications à l’IRM sont la claustrophobie (car l’examen nécessite d’être dans une pièce petite et fermée pendant un certain temps), et la présence de matériel ferromagnétique à l’intérieur du corps (prothèses, pace-maker, etc).

D’autres explorations peuvent être demandées par l’équipe médicale en fonction des causes et de l’état d’avancement de votre insuffisance cardiaque.

Conséquences/complications

Les conséquences de l’insuffisance cardiaque varient selon l’état de santé, son âge, son sexe, de la cause de l’insuffisance cardiaque ainsi que sa gravité. Non traitée, l’insuffisance cardiaque peut rapidement entraîner de graves complications :  

  • Les fluides, généralement de l’eau, s’accumulent dans les poumons et rendent la respiration difficile ; on parle d’œdème pulmonaire. 
  • Les fluides s’accumulent dans les jambes ou les organes digestifs et causent un gonflement ; on parle d’œdème périphérique.
  • Les risques d’arythmie (trouble du rythme cardiaque) et d’arrêt cardiaque augmentent. 
  • En outre, si un caillot sanguin se forme dans les veines, il peut obstruer l’artère pulmonaire et provoquer une pulmonaire.
  • Enfin, en l’absence de traitement, l’insuffisance cardiaque risque d’endommager le foie et les reins. Moins irrigués, ils ne filtrent plus correctement le sang ce qui peut entraîner une insuffisance rénale. À l’instar des reins, le foie subira un gonflement douloureux. 
En savoir plus sur la maladie rénale chronique

Ces aggravations peuvent se développer de façon brutale ou progressive et parfois nécessiter une hospitalisation, c’est ce qu’on appelle une décompensation cardiaque.

Conséquences / complications

Ces aggravations peuvent se développer de façon brutale ou progressive et parfois nécessiter une hospitalisation, c’est ce qu’on appelle une décompensation cardiaque.

Chaque année :

rond ET texte gauche

sont hospitalisées pour
une insuffisance cardiaque

rond ET texte droite

sont associés à cette pathologie

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Heureusement, il est possible de prévenir une décompensation cardiaque dans un certain nombre de cas. Pour cela, il faut comprendre sa prise en charge, se surveiller et prendre contact avec son médecin traitant ou cardiologue en cas de symptômes ou de signes inhabituels.

    Congénital : qui est présent dès naissance.

    Dispositif d’assistance ventriculaire gauche (DAVG) : un dispositif d’assistance ventriculaire gauche est un appareil de type pompe mécanique implanté chirurgicalement dans le corps. Il permet de conserver l’aptitude à pomper d’un cœur ne pouvant fonctionner efficacement tout seul.

    Fraction d’éjection ventriculaire gauche (FEVG) : pourcentage d’éjection du sang contenu dans une cavité cardiaque lors d’un battement.

    Hyperthyroïdie : on parle d’hyperthyroïdie lorsque la glande thyroïde produit trop d’hormones. L’excès d’hormones thyroïdiennes engendre un dysfonctionnement des organes sensibles à ces hormones qui se traduit par une accélération de la majorité des fonctions de l’organisme : accélération du rythme cardiaque, amaigrissement, anxiété ou fatigue chronique.

    Infarctus du myocarde (IDM) : l’infarctus du myocarde, également appelé crise ou attaque cardiaque, est la destruction d’une zone plus ou moins étendue du muscle cardiaque. Il est dû à l’obstruction d’une artère coronaire.

    Peptides natriurétiques : les peptides natriurétiques représentent une famille d’hormones peptidiques d’origine cardiaque connues pour moduler la pression artérielle et le volume sanguin en exerçant des effets directs sur le rein et le système vasculaire.

    Physiopathologie : la physiopathologie est une discipline de la biologie qui traite des dérèglements de la physiologie, c’est-à-dire les dérèglements du mode de fonctionnement normal des éléments constitutifs du corps humain.

    Tubule rénal : le tubule rénal est la deuxième partie du néphron (unité structurale et fonctionnelle du rein), qui est l’unité fonctionnelle d’un rein où s’élabore l’urine.